Murmures des murs,

Publié le 27 Avril 2012

Dans cette pièce,

Les murs tremblent de tout leur corps

Je les entends qui me murmurent leur sort

Que d’être condamnés, là,

Pour l’éternité, à ne point bouger.

Alors, ils se sont révoltés

Et ont hurlé leur envie de liberté.

Mais tellement fort,

Que je vous assure, j’en tremble encore.

Je dois être devenu fou.

Mais vous, me croirez-vous ?

 

 

Mes oreilles bourdonnent

Depuis que le silence est revenu.

Mais, les murs, je les ai vu :

Ils sont bien vivants

Et je crois qu’ils veulent que je reste aussi

Durant cette vie

Et les autres, au-dedans

De cette pièce

Et que si je les laisse,

Ils seront furieux.

J’essaye de ne pas les craindre

Et vais essayer la feinte de les plaindre

Je suis si curieux

Malgré tout de savoir la raison

De ce désir de possession.

 

 

Pendant ma réflexion,

Les murs prirent formes

Se courbèrent, s’arrondirent, s’étouffèrent

Et moi, je n’avais que çà à faire

De les regarder

Comme des curiosités.

Pourtant, c’était moi, le lion en cage,

Et le message

Etait clair, j’étais prisonnier

De ces murs qui murmurent.

 

 

Puis, j’ai remarqué

Que les formes n’étaient pas à dissocier.

Elles étaient identiques

Et bien typiques.

Alors, je compris enfin…

 

 

C’était la silhouette d’une femme

Qui m’épiait et qui à la seconde où j’étais entré

Dans cette pièce isolée

S’était éprise de moi et me déclarait à sa manière, sa flamme.

La femme, ou du moins le fantôme-femme, voulait me garder

Parce qu’elle avait eu soudain conscience d’aimer,

De m’aimer, moi, et pour elle, cela faisait si longtemps

Qu’elle ne voulait pas laisser cette opportunité

Dans l’éternité où elle était condamnée.

 

 

Ah, c’était un amour de fantôme !

Mais, je lui démontrai que sa passion

Etait une totale déraison.

L’arôme

En serait à jamais gâché

Car il était impossible.

La femme-fantôme me regarda d’un regard pénible

A supporter, vaporeux et cireux,

Puis, soudain, je vis les murs transpirer

C’était sa tristesse qui jaillissait…

 

 

Alors, j’entendis des sanglots longs, longs

Comme dans le poème de Verlaine

Et j’en eu beaucoup de peine.

Il n’y avait pas de violons

Mais la complainte était belle.

 

 

Pris fin alors la ritournelle

Du classique humain disparu

Dans la maison hantée

Et que jamais personne n’avait revu.

 

 

La porte s’ouvrit

Et un léger courant d’air

Me recouvrit.

La pièce redevint silencieuse.

Je partis en laissant derrière moi, la malheureuse.

 

 

Enfin, que je crus…

J’entendis un dernier murmure

Venant des murs.

Une voix, semble-t-il masculine

Déclara doucement comme un secret

« Je t’avais dit ma chérie,

Nous deux, c’est pour la vie,

Même entre ses murs… »

 

 

L.G.

Rédigé par Laëtitia

Publié dans #poème

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