Chute libre 2,

Publié le 23 Mai 2012

Parfois, on tombe et on se relève aussitôt. Et d’autres fois, la chute est brutale et la remontée difficile. C’est comme une chute dans un puits sans fond. On attend de toucher le fond, d’entendre, boum, de dire « aïe » et ensuite, on appelle au secours. Quelqu’un viendra bien nous aider à remonter en entendant le cri de détresse. Les parois sont glissantes.  L’échelle est hors d’atteinte… Mais la lumière est là, au-dessus de votre tête et vous la regarder. Si personne ne répond à votre appel, vous vous laisserez mourir, dans cette humidité et cette demi-clarté. L’image du puits, c’est votre chute dans le quotidien. Mais, le quotidien est tout autre… Vous luttez avec vous-même. Vous n’avez plus envie de parler, vous ne voulez plus sortir de chez vous, vous vous terrez dans cet isolement. Entre larmes et cris. Et les autres ne comprennent pas. Lorsque vous sortez finalement, vous esquissez votre plus beau sourire, sourire du tout va bien pour moi, la vie est belle. Les gens vous croisent et vous paraissez heureux. Mais un jour, quelqu’un vous retrouvera pendu dans une grange, à une poutre solide ou dans un verger à un arbre fruitier, hors saison des récoltes. Un jour, vous sauterez d’un pont après avoir observé comme un aimant l’eau qui s’écoule… Un jour, vous vous jetterez du toit d’un immeuble mais sans espoir de voler. Et le lendemain, sous la rubrique des fais divers, y’aura un petit article dans le journal qui mentionnera vaguement un suicide puis, vous retomberai à nouveau dans votre anonymat. Et la chute n’aura servira à rien. Quelques proches pleureront à la cérémonie de votre enterrement. Des gerbes de fleurs seront déposées, le cercueil glissera dans sa dernière demeure… Puis la terre le recouvrira pour l’éternité. Des anonymes chuchoteront des ragots… Mais qui saura vraiment la raison de votre mort ?

Et il y la personne qui sent la chute et qui ne veut pas totalement sombrer… S’accrocher aux jolies choses… Lutter… Antidépresseurs… Sensations… Somnolence… Vertige… Plus faim…La blancheur du visage. Reflet dans le miroir. Désespoir. …

 Mon ami parle-moi… Ta voix me fait du bien.  Tu me manques. Reviens me donner le sourire. Fais-moi rire. C’est si bon. Eclat de rire…Tu écoutes ?

 

 

L.G.

Rédigé par Laëtitia

Publié dans #Récit

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